10 mai 2018

Premier solo (numéro 2)


Ça faisait longtemps que je n'avais pas volé tout seul. Une éternité.

2012, c'était la fin d'une période aéronautique faste : un farwest solo en 2011, un autre en 2012. Obtention de la variante VP-RU en 2012, un week-end à Aix-en-Provence en TB-20. Des projets de vol de nuit, de voltige, voire (pourquoi pas) de qualification IR, multimoteur...
Et puis en 2013, un, plutôt deux heureux événements m'ont amené à réorienter mes priorités dans une autre direction. En 2013, quatre vols, en 2014 cinq. Rien en 2015, un seul en 2016. Tout ça avec instructeur. En mars 2014, je laissai expirer ma qualification SEP sans même m'en apercevoir.
La SEP - Single Engine Piston - c'est la qualification apposée à la licence PPL qui autorise à voler sur des avions monomoteur à piston.
Cette qualification de classe est valable 2 ans et est prorogée assez facilement avant son expiration, soit par les heures de vols effectuées, soit par un test simple. Une fois la date limite dépassée en revanche, il faut la renouveler en effectuant un programme de ré-entraînement, clôturé par un "vrai" test.
Et puis arriva 2017. Les heureux événements étaient plus grands, plus autonomes. Ils commencaient aussi à demander quand Papa allait les emmener dans "son" avion. Alors, finalement, je m'y suis remis.
Comme la qualification SEP était expirée, il allait falloir en passer par programme d’entraînement officiel et un test en vol. J'ai ressorti mon Cepadues et mon Zilio, acheté les cartes à jour, relu le guide VFR. Je me suis organisé une formation en vol avec les moyens du bord, en jonglant avec les disponibilités des avions et des instructeurs du club : de la mania, des tours de piste, des exercices d'encadrement, de pannes, des virages à grande inclinaison, quelques navigations.
Malheureusement, le solo supervisé qui permet aux élèves en formation initiale de piloter seuls sur autorisation d'un instructeur n'est pas possible pour un pilote dont la SEP a expiré : la dizaine d'heures de vol entre mars et octobre 2017 fut entièrement faite avec des instructeurs à droite.

Le 16 octobre, le test de renouvellement SEP. Pas aussi long que le test PPL de 2008, mais quand même éprouvant. Un vol effectué en fin de journée avec une météo moyenne. Plein d'exercices, le stress de l'examen omniprésent. Le fait que j'ai choisi un avion plus puissant qu'à mon habitude n'a pas aidé non plus. Heureusement, l'examinateur est très sympa, en restant évidemment très sérieux. Au bout de deux heures de vol, quelques remises des gaz, des centilitres de transpiration, et long débriefing au parking, le test était réussi, et la qualification était renouvelée.
Début novembre, je passai au bureau des licences de la DGAC pour faire émettre le nouveau support papier de la licence. Il ne restait plus qu'à me faire relâcher sur les avions du club.

Nouvelle licence, nouvelle qualification.

Et avec l'hiver 2017-2018, ce ne fut pas non plus une mince affaire. Il fallut patienter jusqu'au printemps pour enfin voir le ciel se dégager, me permettant enfin de faire encore quelques vols d'instruction afin de me faire lâcher sur les DR221 et les DR400 des Alcyons.

6 mai 2018, 8h15. J'étais le premier arrivé au club ce matin. J'ouvris le hangar, purgeai et sortis les avions. La visite prévol du DR221 F-BPRT révéla un phare inopérant et un demi litre d'huile à compléter : rien de bien gênant. La semaine précédente j'avais renoncé à deux vols car le vent était un peu fort, mais là la météo était parfaite : pas un nuage, presque pas de vent. Le terrain était contrôlé (plus exactement, il serait contrôlé à partir de 9h00), et comme il était encore tôt il n'y avait pas grand monde en l'air.
Anecdote : Stéphane, l'instructeur qui a assuré ma formation initiale, celui qui a signé ma première autorisation solo en 2006, était présent au club ce matin là. Cette fois-ci pas besoin de sa signature : je m'autorisai tout seul à partir pour mon premier vol solo depuis presque six ans.
Ce fut un vol tranquille, agréable : sortie ouest, entrée nord, quelques tours dans l'air clair au dessus du patchwork de verts printaniers de la campagne l'ouest parisien. Un grand sourire en goûtant une sensation de liberté, d'aisance, de sérénité que j'avais presque oubliée.




Après m'être posé à St Cyr et avoir garé l'avion, je remplis mon carnet de vol, en mettant pour la première fois depuis septembre 2012 des heures dans la colonne "Commandant de bord".


Le vol précédent en commandant de bord, navigation KSEZ (Sedona) - KMYF (Montgomery Field).