Les premiers rayons d'un soleil radieux illuminent le bitume d'Oakland. Assis sur le trottoir devant l'accueil du Days Hotel, au milieu de nos bagages entassés, nous attendons la navette qui va nous emmener à l'aéroport. Il me tarde d'arriver chez Kaiser, le FBO, où m'attend un café salvateur. Appuyé contre la vitrine de l'hôtel, Vincent sommeille. La nuit a été courte.
Notre arrivée tardive de la veille ne nous a pas laissé beaucoup de choix quant au gîte et au couvert. Aux alentours de minuit et demi, nous avons déniché un motel un peu miteux qui nous a proposé des chambres puant le tabac froid pour cent dollars la nuit (c'est très cher !). Bien entendu à cette heure là, tous les restaurants étaient fermés et de toutes façons nous n'avions aucune envie que le dîner s'éternise. En face de l'hôtel, le drive-thru d'un Jack in the Box (une chaîne de fast-food californienne) a accepté de nous servir bien que nous ayons été à pieds, et nous avons ramené nos frites et nos hamburgers dans une des chambres. En sirotant un Coca aqueux, nous avons préparé le premier vol d'un lendemain qui s'annonçait très dense : une navigation de 700 nautiques, en trois branches, à destination de Vancouver.
Notre arrivée tardive de la veille ne nous a pas laissé beaucoup de choix quant au gîte et au couvert. Aux alentours de minuit et demi, nous avons déniché un motel un peu miteux qui nous a proposé des chambres puant le tabac froid pour cent dollars la nuit (c'est très cher !). Bien entendu à cette heure là, tous les restaurants étaient fermés et de toutes façons nous n'avions aucune envie que le dîner s'éternise. En face de l'hôtel, le drive-thru d'un Jack in the Box (une chaîne de fast-food californienne) a accepté de nous servir bien que nous ayons été à pieds, et nous avons ramené nos frites et nos hamburgers dans une des chambres. En sirotant un Coca aqueux, nous avons préparé le premier vol d'un lendemain qui s'annonçait très dense : une navigation de 700 nautiques, en trois branches, à destination de Vancouver.
Avec un café, ça va déjà mieux.
Nous finissons de nous réveiller en tirant les avions vers la pompe à essence self-serve. Le sourire aux lèvres, nous faisons le plein des Cessnas. Partout autour de nous, des Citations, des Boeings, des Gulfstreams. Un bi-turbine passe près de nous, attelé derrière un tracteur. De l'autre coté d'une palissade nous parvient le sifflement des réacteurs d'un gros jet en maintenance. Quelle ambiance !
Vincent et moi nous installons dans notre avion. La cabine est bien remplie. La caméra est fixée sous la verrière, avec le micro dans un casque pour enregistrer les conversations radio. Les cartes et les AIPs sont triés et rangés dans les vides poches. Les planches de vol avec les logs et les stylos sont sur nos genoux. Le Garmin de navigation est attaché sur le volant de droite, et le PDA GPS qui enregistre la trace est posé sur la banquette arrière avec les appareils photo et le reste des cartes. Sur le plancher, nos sacs et un bidon d'eau d'un gallon.
Une dernière fois, nous passons rapidement en revue les étapes de notre départ. Avant de mettre cap au nord vers Klamath Falls, nous allons faire un petit détour au dessus de la baie de San Francisco. De nombreux aéroports parsèment les alentours, et il y a beaucoup d'avions de toutes les tailles qui circulent au dessus de la baie. Ce bay tour doit donc se faire en respectant des règles précises que nous avons soigneusement étudiées la veille avec Marc-Olivier. Une dernière fois, je répète mentalement ce que je vais demander au ground control. Et je me lance :
« Oakland ground, this is... euh... Cessna 172... N4975F, good morning. »
Pas de réponse. Le contrôleur s'occupe d'autres avions. Je patiente. Et finalement :
« Other aircraft calling ground, say it again ? »
C'est pour moi ! Je me re-lance :
« This is euh... Cessna 172 N4975F, at Kaiser apron, requesting taxi for VFR flight to Klamath Falls, euh... via Alcatraz, Golden Gate and then Stinson Beach. With Victor.
- Cessna 4975F, Oakland ground, roger. Via taxiway Charlie, taxi to runway 27 right. Information Victor is current. Maintain VFR at or below two thousand. Stand by this frequency for your bay tour. »
Je collationne (tant bien que mal) et je m'engage sur le taxiway Charlie vers le point d'arrêt de la piste 27. Vincent me guide, l'AIP ouvert à la page du diagramme d'Oalkland. Derrière nous, Alex DB fait la même demande et nous emboîte le pas. Sur notre gauche, des rangées de business jets garés, et même un superbe Boeing 757. Vincent lance la caméra. Nous discutons de l'endroit où nous allons faire les essais moteur. Nous sommes enthousiastes. Quand soudain :
« Cessna N738TB, we have a brake failure. Request taxi to... euh... back to Kaiser apron. »
C'est Alex qui a un problème avec les freins de son Cessna. Il fait demi-tour et retourne au parking.
En arrivant à San Luis Obispo la veille, les Alex avaient remarqué que leur avion freinait moins bien à droite qu'à gauche. Le problème était minime, et n'avait pas géné l'atterrissage à Oakland de cette nuit. Mais ce matin le frein droit est complétement inactif, et ils décident prudemment d'annuler le vol.
Nous nous concertons avec Vincent. Voilà qui est fâcheux. Nous allons évidemment annuler le vol nous aussi... Mais nous sommes au point d'arrêt, prêts. Les essais moteurs sont concluants, la navigation est au point, et un ciel sans nuage nous tend les bras. Nous sommes d'accord, nous allons quand même faire le bay tour.
Nous finissons de nous réveiller en tirant les avions vers la pompe à essence self-serve. Le sourire aux lèvres, nous faisons le plein des Cessnas. Partout autour de nous, des Citations, des Boeings, des Gulfstreams. Un bi-turbine passe près de nous, attelé derrière un tracteur. De l'autre coté d'une palissade nous parvient le sifflement des réacteurs d'un gros jet en maintenance. Quelle ambiance !
Vincent et moi nous installons dans notre avion. La cabine est bien remplie. La caméra est fixée sous la verrière, avec le micro dans un casque pour enregistrer les conversations radio. Les cartes et les AIPs sont triés et rangés dans les vides poches. Les planches de vol avec les logs et les stylos sont sur nos genoux. Le Garmin de navigation est attaché sur le volant de droite, et le PDA GPS qui enregistre la trace est posé sur la banquette arrière avec les appareils photo et le reste des cartes. Sur le plancher, nos sacs et un bidon d'eau d'un gallon.
Une dernière fois, nous passons rapidement en revue les étapes de notre départ. Avant de mettre cap au nord vers Klamath Falls, nous allons faire un petit détour au dessus de la baie de San Francisco. De nombreux aéroports parsèment les alentours, et il y a beaucoup d'avions de toutes les tailles qui circulent au dessus de la baie. Ce bay tour doit donc se faire en respectant des règles précises que nous avons soigneusement étudiées la veille avec Marc-Olivier. Une dernière fois, je répète mentalement ce que je vais demander au ground control. Et je me lance :
« Oakland ground, this is... euh... Cessna 172... N4975F, good morning. »
Pas de réponse. Le contrôleur s'occupe d'autres avions. Je patiente. Et finalement :
« Other aircraft calling ground, say it again ? »
C'est pour moi ! Je me re-lance :
« This is euh... Cessna 172 N4975F, at Kaiser apron, requesting taxi for VFR flight to Klamath Falls, euh... via Alcatraz, Golden Gate and then Stinson Beach. With Victor.
- Cessna 4975F, Oakland ground, roger. Via taxiway Charlie, taxi to runway 27 right. Information Victor is current. Maintain VFR at or below two thousand. Stand by this frequency for your bay tour. »
Je collationne (tant bien que mal) et je m'engage sur le taxiway Charlie vers le point d'arrêt de la piste 27. Vincent me guide, l'AIP ouvert à la page du diagramme d'Oalkland. Derrière nous, Alex DB fait la même demande et nous emboîte le pas. Sur notre gauche, des rangées de business jets garés, et même un superbe Boeing 757. Vincent lance la caméra. Nous discutons de l'endroit où nous allons faire les essais moteur. Nous sommes enthousiastes. Quand soudain :
« Cessna N738TB, we have a brake failure. Request taxi to... euh... back to Kaiser apron. »
C'est Alex qui a un problème avec les freins de son Cessna. Il fait demi-tour et retourne au parking.
En arrivant à San Luis Obispo la veille, les Alex avaient remarqué que leur avion freinait moins bien à droite qu'à gauche. Le problème était minime, et n'avait pas géné l'atterrissage à Oakland de cette nuit. Mais ce matin le frein droit est complétement inactif, et ils décident prudemment d'annuler le vol.
Nous nous concertons avec Vincent. Voilà qui est fâcheux. Nous allons évidemment annuler le vol nous aussi... Mais nous sommes au point d'arrêt, prêts. Les essais moteurs sont concluants, la navigation est au point, et un ciel sans nuage nous tend les bras. Nous sommes d'accord, nous allons quand même faire le bay tour.
Décollage de la piste 27 droite. N4975F s'élance, et la baie de San Francisco se dévoile devant nous. Une fine couche de nuages, d'un blanc éclatant, couvre le Pacifique et déborde légèrement dans la baie, météo typique de la région.
J'oblique à droite pour passer au nord du Bay Bridge et dégager les axes de KOAK (Metropolitan Oakland International Airport, d'où nous venons de partir) et de KSFO (San Francisco International Airport). Nous survolons la ville d'Oakland, larges autoroutes entremêlées et vastes zones portuaires constellées de grues. Le stade McAffee des Raiders d'Oakland passe sous nos ailes, puis la Oracle Arena (les geeks apprécieront), et Coast Guard Island où sont amarrés comme de juste les navires des gardes-côte. A gauche, au bout du Bay Bridge, les hauts buildings du centre ville de San Francisco et la flèche élancée de la Transamerica Pyramid surplombent des marinas. J'incline le Cessna à gauche et nous contournons Treasure Island en direction d'Alcatraz Island. La célèbre île est légèrement masquée par les écharpes brumeuses qui parsèment la baie, mais nous reconnaissons facilement la bâtisse pénitentiaire et le château d'eau emblématique. Un navire accosté déverse un flot de touristes avides de visiter la prison désaffectée.
Nous continuons vers l'ouest à une altitude de 1500 pieds. Devant nous, les piles oranges du Golden Gate, qui culminent à 700 pieds, émergent du tapis nuageux. Vincent m'annonce qu'il a un trafic en visuel : un hélicoptère nous accompagne, plus bas sur notre droite. Nous passons au dessus du Golden Gate juste entre les deux piles. Les énormes câbles qui supportent le tablier plongent dans la masse molletonnée des nuages à travers laquelle nous devinons tout juste le défilé incessant des voitures. Et un instant plus tard, nous sommes on top au dessus d'une fine couche posée sur l'océan Pacifique et qui s'étend à perte de vue. Stinson Beach, prévue comme la dernière étape de notre promenade, est complètement invisible. Nous faisons un large demi-tour par la droite en passant au dessus des collines arides au nord du Golden Gate et à coté du VOR de Sausalito. Et nous rentrons à Oakland.
J'oblique à droite pour passer au nord du Bay Bridge et dégager les axes de KOAK (Metropolitan Oakland International Airport, d'où nous venons de partir) et de KSFO (San Francisco International Airport). Nous survolons la ville d'Oakland, larges autoroutes entremêlées et vastes zones portuaires constellées de grues. Le stade McAffee des Raiders d'Oakland passe sous nos ailes, puis la Oracle Arena (les geeks apprécieront), et Coast Guard Island où sont amarrés comme de juste les navires des gardes-côte. A gauche, au bout du Bay Bridge, les hauts buildings du centre ville de San Francisco et la flèche élancée de la Transamerica Pyramid surplombent des marinas. J'incline le Cessna à gauche et nous contournons Treasure Island en direction d'Alcatraz Island. La célèbre île est légèrement masquée par les écharpes brumeuses qui parsèment la baie, mais nous reconnaissons facilement la bâtisse pénitentiaire et le château d'eau emblématique. Un navire accosté déverse un flot de touristes avides de visiter la prison désaffectée.
Nous continuons vers l'ouest à une altitude de 1500 pieds. Devant nous, les piles oranges du Golden Gate, qui culminent à 700 pieds, émergent du tapis nuageux. Vincent m'annonce qu'il a un trafic en visuel : un hélicoptère nous accompagne, plus bas sur notre droite. Nous passons au dessus du Golden Gate juste entre les deux piles. Les énormes câbles qui supportent le tablier plongent dans la masse molletonnée des nuages à travers laquelle nous devinons tout juste le défilé incessant des voitures. Et un instant plus tard, nous sommes on top au dessus d'une fine couche posée sur l'océan Pacifique et qui s'étend à perte de vue. Stinson Beach, prévue comme la dernière étape de notre promenade, est complètement invisible. Nous faisons un large demi-tour par la droite en passant au dessus des collines arides au nord du Golden Gate et à coté du VOR de Sausalito. Et nous rentrons à Oakland.
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« Cessna 75F, runway 27 right, cleared to land.
- Cleared to land, 27 right, for 75F. »
C'est notre deuxième atterrissage à Oakland Metropolitan, de jour cette fois ci. La finale est un peu trop pentue (c'est un défaut que j'ai du mal à corriger) mais je commence à être plus à l'aise avec le Cessna. La tête encore pleine d'images incroyables, nous garons l'avion chez Kaiser et nous retrouvons nos camarades.
Il est temps de découvrir ce qu'il est advenu de TB et de sa panne de frein.
- Cleared to land, 27 right, for 75F. »
C'est notre deuxième atterrissage à Oakland Metropolitan, de jour cette fois ci. La finale est un peu trop pentue (c'est un défaut que j'ai du mal à corriger) mais je commence à être plus à l'aise avec le Cessna. La tête encore pleine d'images incroyables, nous garons l'avion chez Kaiser et nous retrouvons nos camarades.
Il est temps de découvrir ce qu'il est advenu de TB et de sa panne de frein.
Rhaaaaa (je l'ai déjà dit ?)
RépondreSupprimerOuais hein !
RépondreSupprimerTrès classe, le survol du pont émergeant de la brume devait vraiment être magique. Ça donne envie !
RépondreSupprimerNon je ne suis pas jaloux ! Ou alors juste un peu, hein.