3 mars 2011

Bill Baroud au Canada


2 mars 2011, Galore Creek, BC

Glissant paresseusement au dessus des hauteurs du Spectrum Range, les premiers rayons du soleil d’hiver réchauffent doucement la petite tente verte blottie sous l’aile du Cessna. La toile usée remue et se fend le long de la fermeture éclair qui lui fait office de porte. Une forme hirsute s’extrait en grognant par l’ouverture et se redresse, s’étire, lâche un bâillement sonore qui résonne dans l’air froid de la vallée. En passant machinalement ses longs doigts dans sa barbe drue, Bill Baroud fait quelques pas qui crissent dans la neige gelée qui borde l’altisurface de Galore Creek. Il farfouille un moment dans les poches de son pantalon cargo élimé et en sort un paquet souple de Camels et un Zippo argenté embossé d'une silhouette féminine. Il pose une cigarette entre ses lèvres pâteuses et l’allume d’un geste expert, exhalant une longue bouffée de fumée bleue dans la pureté matinale.

Perdu au milieu des hauteurs escarpées du plateau de Stikine, au nord de la Colombie Britannique, Galore Creek est un camp spartiate où un petit groupe de techniciens et de scientifiques préparent la construction d’une mine de cuivre. Bill a atterri la veille sur la petite piste enneigée qui dessert le camp minier pour y livrer les cartons de nourriture, de papier toilette et de dentifrice entassés dans le coffre ventral de son Cessna 185. Puis, la nuit tombant rapidement, il a planté sa vieille tente sous l’aile de son avion, fait chauffer un repas sur un antique réchaud à gaz, fumé une cigarette... Puis il s’est endormi, la chaleur protectrice de son duvet l’isolant de la nuit glaciale.
Ce lendemain matin, alors que le disque solaire effleure à peine les crêtes, il abandonne négligemment son mégot entre les sapins chargés de neige. Il jette un coup d’œil à la grosse Breitling qui orne son poignet poilu : le pécheur qu’il doit transporter à Schaft Creek doit déjà doit déjà l’attendre à l’héliport de Telegraph Creek, il est temps d’y aller.
Il jette en vrac son duvet, son réchaud et la tente démontée à l’arrière du Cessna, et entasse par dessus le tout la paire de cales en bois qui a immobilisé l’avion pendant la nuit. Il brasse l’hélice une dizaine de fois, prime, re-brasse... Quand il s’installe aux commande, il est en sueur malgré la température hivernale. Il attrape les divers emballages de friandises qui traînent sur le siège passager et les jette dans la neige. Il en profite aussi pour vider le cendrier avant de claquer la portière.
Quelques secondes plus tard, le moteur hoquette, tousse, puis démarre dans un rugissement qui déchire le silence de ces montagnes isolées. Bill n’a pas vérifié le vent, mais de toutes façons la piste est en pente, et il roule vers le seuil le plus élevé. Il s’aligne et s’arrête, les grosses roues glissant un peu sur la surface gelée. Encore quelques minutes pour laisser chauffer l’huile et il libère les freins. Pleins gaz, l’avion tressaute sur la surface inégale avant de quitter doucement le sol et de virer vers le sud, et vers une nouvelle journée de travail.

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Cette courte promenade dans les montagnes le long de la Stikine River a été faite dans Flight Simulator X avec des décors améliorés par le package Tongass Fjords.

Bill, après le décollage de Galore Creek, garde un cran de volets pour faire son demi-tour entre les montagnes environnantes.

En descente vers la large vallée de la Stikine River, où Bill doit récupérer son passager pour la matinée.

L'avion est stabilisé en légère descente, Bill allume une cigarette.

La Stikine River. Quelque part la dedans, il y a l'héliport et hydrobase de Telegraph Creek. Evidemment, Bill ne pilote ni un hélicoptère, ni un hydravion. Mais se poser sur la rivière gelée ne lui fait pas peur !

Le pécheur embarqué, le Cessna décolle vers le nord pour rejoindre Schaft Creek.

Après avoir suivi les vallées pendant quelques dizaines de minutes, Bill profite de la pente douce d'un glacier pour prendre de l'altitude afin de passer les sommets et de rejoindre une vallée parallèle.

Et voilà Schaft Creek, au bout du lac. Le pécheur n'est pas mécontent d'arriver : il a fait remarquer que la fumée le gênait et la réponse de Bill n'a pas été très courtoise.

Arrivé à Shaft Creek, le pécheur est descendu dès que le moteur s'est arrêté. Bill aussi, quelques secondes plus tard, et il a allumé une cigarette.

March 2, 2011, Galore Creek, BC

The first rays of a lazy winter sun were sliding shyly over the heights of Spectrum Range, slowly warming the little green tent huddled below the wing of the Cessna. The well-worn waterproof fabric wriggled and then slid open along the zipped door. Grumbling and yawning conspicuously, a shaggy figure emerged from the opening and stepped out into the cold air of the valley. Absently stroking his bushy beard, Bill Baroud, walked around the parked airplane, his boots crunching the old frozen snow that covered Galore Creek airstrip. His hands shuffled a bit in the pockets of his old cargo pants, and pulled out a soft pack of Camel and a Zippo lighter engraved with the likeness of a women. He put a cigarette between his dry lips and lit it with practiced ease, breathing a long blue puff of smoke out in the morning purity.

Lost amongst the craggy heights of the Stikine plateau, in the far north of British Columbia, Galore Creek was a spartan settlement where a small group of workers and scientists were laying the groundwork before setting up a copper mine. Bill had landed the day before on the small, snow-covered dirt runway serving the mining camp. He had delivered the packages of food, toilet paper and toothpaste that were stacked in the belly pod of his Cessna 185. Then, as the night was falling quickly, he had pitched his tent under the airplane wing, warmed a light meal on and ancient gas stove, smoked a cigarette, and another… And he had fell asleep, the comfortable warmth of his sleeping bag shielding him from the night freezing temperatures.
The next morning, as the early sun was just touching the ridges, Bill dropped the butt of his cigarette carelessly between the snow laden firs. A quick glance at the big Breitling strapped around his hairy wrist : the fisherman he was supposed to ferry to Shaft Creek would already be waiting for him at the heliport in Telegraph Creek. It was time to get going.
He threw his sleeping bag, gas stove and disassembled tent untidily in the back of the Cessna, and over them he piled the chocks which had secured the aircraft during the night. He hand-rotated the propeller a dozen times, primed the engine, rotated again… When he finally sat in the pilot seat, he was soaked despite the winter temperature. He grabbed a handful of candy wrappings laying on the passenger seat and threw them out in the snow. He also emptied the ashtray before slamming the door shut.
A couple of seconds later, the engine sputtered, coughed, then started in a roar that split the silence of the quiet mountains. Bill did not check the wind, but the airstrip was sloped anyway, so he taxied toward the highest end. He lined up and stopped, the big tundra tires skidding slightly on the frozen surface. A few more minutes to let the engine oil warm up, and he released the brakes. Full throttle, the aircraft bumped on the rough ground before taking off, struggling to climb into the thin air. Bill turned southbound, to another day of work.

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This short flight in the mountains, along the Stikine River was done in Flight Simulator X with enhanced scenery Tongass Fjords.

Bill, right after taking off Galore Creek, keeps on notch of flaps to make a 360 turn between the mountains.

Descending into the wide Stikine River valley, were Bill will pick up his passenger for the day.

With the aircraft trimmed into a slight descent, Bill can comfortably light a cigarette.

The Sitkine River. Somewhere down there, there is the heliport and water runway of Telegraph Creek. Obviously, Bill does not pilot a helicopter nor a floatplane. But landing on the frozen river does not scare him the slightest !

With the fisherman on board, the Cessna takes off northbound to Shaft Creek.

After having followed the Stikine valley for some time, Bill uses the shallow slope of a glacier to gain altitude in order to pass the top of the mountains and into the next valley.

And here is Shaft Creek, at the far end of the lake. The passenger is relieved to finally arrive : he remarked that the cigarette smoke in the cabin was bothering him, and Bill's answer was less than courteous.

Landed at Shaft Creek. The fisherman got out as soon as the engine shut down. Bill as well, and he immediatly lit a cigarette.

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