Et me voilà de nouveau sur le parking de Montgomery Field, sous un beau ciel californien. Malgré mes lunettes de soleil, je plisse les yeux dans les reflets du soleil. C'est ma première visite prévol de N21019 cette année, et je la fais consciencieusement, avec la checklist à la main.
Aujourd'hui, nous allons à Yosemite. Ou plutôt, à Mariposa, une ville située à une petite heure de route du parc, et où nous avons réserve trois nuits dans un motel recommandé par Vincent. Et pour être tout à fait précis, nous allons nous poser à Merced : à Mariposa il n'y a plus de voitures de location, ce qui nous a obligé à nous rabattre sur cet aéroport plus éloigné, mais mieux approvisionné en véhicules.
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Nous décollons de Montgomery Field vers l'ouest et tournons vers le nord au dessus du mont Soledad, auquel s'accroche mollement le seul nuage de la région. A partir de là, on longe tranquillement la côte Pacifique en flight following.
Un peu avant le VOR d'Oceanside, le contrôleur nous avertit que la zone restreinte R2503 est active. Pour m'assurer de ne pas la survoler, j'oblique légèrement à gauche, au dessus de l'océan, et nous avons le plaisir d'assister à l'exercice militaire qui a activé la zone : de gros navires gris sont immobiles au larges, survolés par plusieurs hélicoptères, et des bateaux rapides déchirent le bleu de la mer avec leurs traînes d'écumes, sans doute chargés de forces spéciales au visages camouflés.
Pour une fois, la notion de "zone restreinte active" est très concrète !
Quelques dizaines de minutes plus tard, nous arrivons au dessus de Los Angeles, une mer de béton gris en regard du bleu profond de l'océan Pacifique.
Et nous survolons l'aéroport international de Los Angeles, en traversant la classe B via la special flight rules area. Comme je disais, un vol classique... Mais quand même, se retrouver en Cessna à 4500 pieds au dessus de ces quatre pistes gigantesques, encombrées de gros liners qui décollent et atterrissent sans arrêt, ça ne devient pas routinier facilement !
La ville disparaît, laissant progressivement la place à des collines pelées qui s'élèvent, puis redescendent sur la vallée de San Joaquin. C'est dans cette étendue plate où les cultures forment de vastes damiers verts au milieu d'une lande jaunâtre que nous nous arrêtons pour faire le plein, se dégourdir les jambes, et manger un morceau. Nous avons choisi l'aérodrome de Delano, un peu au hasard : il s'avére un excellent choix, avec en plus du self-serve syndical, des tables de picnic ombragées, des ordinateurs connectés, et des vraies toilettes. Beaucoup mieux que mon Shafter-Minter habituel.
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En repartant de Delano, il ne reste plus qu'une heure et demi de vol jusqu'à Merced. Ce qui n'est pas plus mal, parce que le Hertz, qui nous attends avec la voiture, ferme à 18h. Et la journée avance. On arrive juste dans les temps.
Une fois la voiture récupérée et les bagages transbordés, il reste une petite heure de route pour rallier Mariposa. C'est Delphine qui conduit la Kia Forte, et je me contente d'admirer ces collines oranges qui ondulent dans la lumière déclinante du soleil couchant. Je les ai survolé à de nombreuses occasions, mais c'est la première fois que je les vois du sol.
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