4 février 2009

Far West 2008, jour 4 : Vancouver

Vendredi 26 septembre 2008


Il est onze heures du matin. Attablés autour d'un étonnant brunch canadien, nous savourons la première grasse matinée du séjour. Après le coup de stress de la veille, nous avons décidé de nous offrir une journée de pause : personne ne monte dans un avion aujourd'hui. Marc-Olivier, qui connait bien la ville, nous propose de nous en faire une visite touristique avant que nous nous attelions à la préparation de la navigation du lendemain.

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Première étape, Stanley Park.
Cette presqu'île boisée de quatre cents hectares est collée à la ville : en quelques secondes, nous quittons l'ombre imposante des immeubles du centre ville et nous nous retrouvons en pleine nature. Nous garons la voiture de location sur un parking payant (géré par Vinci !) et commençons à arpenter tranquillement la route qui boucle autour de Stanley Park. Le panorama est étrange, un peu incongru, mais c'est très beau. Sur notre droite, derrière un petit port de plaisance, la skyline de Vancouver se reflète dans l'eau calme de la baie, les hautes tours vitrées se découpant à contre jour sur le blanc aveuglant du ciel. A gauche, le parc est paré de couleurs automnales, nuances de rouge et d'ocre éclaboussant le vert sombre des conifères. La baie est sillonée de navires de plaisance et de tourisme qui naviguent entre les gros cargos marchands ancrés ici et là, immobiles et massifs. Plus loin, de longues digues bétonnées couvertes de grues métalliques, d'immenses tas de souffre et des empilements de conteneurs multicolores... tout un ensemble portuaire industriel qui contraste avec les belles montagnes boisées qui dominent le paysage, les restes cotoneux du mauvais temps de la veille posés sur leurs sommets.



Nous nous arrêtons à Brockton Point, au pied d'un phare rouge et blanc solidement campé au bord de l'eau. Accoudés à la balustrade métallique, au milieux des promeneurs et des joggeurs, nous nous laissons fasciner par le ballet des hydravions qui décollent et ammerrisent sans arrêt dans la baie. Il y en a aussi une bonne dizaine qui sont attachés à un ponton au pied des immeubles. Ballotés sur leurs flotteurs par une légère houle, ils attendent de que leurs passagers embarquent pour rejoindre, probablement, l'île de Vancouver. Perché au sommet de la tour du Vancouver Sun, la tour de contrôle de Vancouver Harbour orchestre tous ces mouvements. Nous ne le savons pas encore, mais demain nous serons en contact avec eux.
Nous prenons des photos, Vincent filme, nous profitons.

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Seconde destination touristique, Lynn Canyon.
Après avoir traversé le Lion's Gate Bridge qui relie Stanley Park au nord de la baie de Vancouver, nous tournons un peu en rond dans les rues tracées à l'équerre de la banlieue résidentielle, et nous finissons par nous garer dans un parking de terre caillouteuse au milieu de la forêt. Si d'aller se promener dans Stanley Park, c'est comme un pique-nique au bois de Boulogne, Lynn Canyon, c'est carrément les Vosges à vingt minutes de Paris. Nous déambulons sur des sentiers de terre humide, dans l'ombre d'arbres noirs et immenses. Difficile de croire que la ville est juste à coté : des cascades écumantes déférlent au fond de gorges encaissées. Un pont suspendu, vertigineux, enjambe un profond canyon. D'épuisants escaliers en bois escaladent des buttes de rochers mousseux.
Des panneaux mettent en garde le visiteur imprudent contre une variété de possibilités de se blesser ou de se tuer, petits dessins pédagogiques à l'appui. Des pancartes sont fixées sur les grillages qui protègent la plupart des falaises, répétant en lettres rouges les dangers de chutes mortelles : Do not go beyond this fence. Area is extremely hazardous and has claimed several lives. Rassurant...
Christophe et Marc-Olivier nous expliquent que les étranges poignées des poubelles sont conçues pour éviter que les ours ne puissent les piller.
Non finalement, ça n'est pas vraiment les Vosges. Mais c'est magnifique.



Vincent filme toujours.
« A bientôt sur Youtube. » annonce-t-il à la caméra après nous avoir immortalisés au bord d'une plage de petits galets brillants, profitant d'un des rayons de soleil qui viennent de temps à autre éclabousser les alentours.



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Nous retournons à Vancouver et faisons quelques courses. J'achète surtout des chaussures, car mes pseudo-Converse n'ont pas résisté à cette journée de marche et commencent à me faire sacrément mal au pieds.
En cherchant notre hôtel, nous faisons une pause au bout de la piste 26 droite de l'aéroport international. Collés au grillage, les flashs puissants de l'éclairage de nuit clignotant régulièrement dans la pénombre de la fin de journée, nous assistons au décollage d'un MD-11 qui s'élève, doucement, dans les nuages rosés du soleil couchant.



Il fait nuit quand nous finissons par trouver notre hôtel. A peine les bagages posés dans les chambres (et les vieilles Converses jetées à la poubelle), nous déménageons des tables et étalons nos cartes : demain, fini le tourisme, nous rentrons à Oakland.

1 commentaire:

  1. Bonjour à tous,
    Superbe histoire , superbe aventure qui se lit comme un roman et se boit comme du petit lait.
    Merci d'avoir bien voulu nous faire participer à cette forlidable expérience dont nous attendons avec avidité les nouveaux développements
    Daniel

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